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 Sur la plage, des retrouvailles ( 21 Mar 1458 )

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Missanges

Missanges


Nombre de messages : 548
Localisation : Moulin des Kerdren, Kastell Paol !
Date d'inscription : 19/06/2009

Sur la plage, des retrouvailles ( 21 Mar 1458 ) Empty
MessageSujet: Sur la plage, des retrouvailles ( 21 Mar 1458 )   Sur la plage, des retrouvailles ( 21 Mar 1458 ) Empty7/4/2010, 11:18

Peterpan31 a écrit:
Le soleil dardait encore ses rayons dont la lumière chancelait cependant à l'orée de cette belle journée de printemps.

Comme souvent ces derniers temps, Peter partageait sa solitude avec les embruns de la plage Saint-Politaine. Il longeait l'écume et parfois une vague plus forte venait s'ébrouer contre ses jambes, et le veuf à collants verts aimait ces moments impromptus où il semblait durant un instant infime faire corps avec l'océan.

Sa fille venait de rentrer d'un de ses longs voyages, mais malgré ses efforts, elle ne parvenait pas à vaincre la mélancolie qui transperçait dans le regard de son père. Lui-même tentait de donner le change mais l'absence de Mirwen était pesante.

C'est alors que Peter croisa la route d'un autre promeneur :


Hé, te revoilà à Kastell Paol, mon jeune ami !

lança-t-il à l'adresse du jeune homme qu'il appréciait.
Blotus1er a écrit:
il était maintenant temps de rentrer, la journée etait bien avancée et la pêche avait plutot été bonne.

Blotus ramena une derniére fois sa ligne et deploya la voile de la petite embarcation pour se diriger vers la cote.

le vent soufflait fort et le bateau filait désormais à vive allure. une main sur la barre, blotus observait la voile et le pavillon aux couleurs de st pol.

le bruit de l'eau, le vent, les odeurs, pour rien au monde il aurait aimé être ailleurs !

La cote se rapprochait, d'un bond il sauta sur le sable et tira le bateau un peu plus haut sur la plage.

Il s'asseya un instant , s'enfila une rasade de prune puis rassembla ses affaires pour reprendre le chemin du retour.
St pol etait à quelques minutes, et devant lui la plage qui s'etendait.

Au loin, un homme s'approchait.

Encore quelques pas, et il connaitrait son identité ! Blotus souriait, sans nul doute, il s'agissait là de Peter.


Peterpan31 a écrit:


Hé, te revoilà à Kastell Paol, mon jeune ami !


Oui je suis rentré ; il y a peu c’est vrai ! Je n’avais pas encore eu l’occasion de te saluer.

Et bien voilà, c’est chose faite !!

Comment vas-tu ? ……….Tu sais, j’ai su pour Mirwen. Je suis désolé !

Si je peux faire quelque chose, n'hesites pas !
Peterpan31 a écrit:
Un voile passa sur le visage de l'homme à collants verts à l'évocation par Blotus du prénom de sa défunte épouse.

Elle était très connue. La nouvelle de son décès s'est rapidement répandue dans notre Duché et hors de Bretagne également.

Je te remercie pour ta sollicitude, Blot, mais à présent, il n'incombe qu'à moi de me construire un avenir sans celle auprès de qui j'ai toujours été, d'une manière ou d'une autre.


Et il ajouta, le regard assuré : J'honorerai sa mémoire comme il se doit. Comme j'espère ses filles le feront, car, après Nathan notre Sainte Reyne, elle est pour moi l'une des plus grandes Dames que la Bretagne ait portées.

Il s'asseya sur la plage, tapotant le sable à côté de lui afin que son jeune interlocuteur y dépose son postérieur lui-aussi, et poursuivit :
D'ailleurs, en parlant de ses filles, c'est un regret pour moi de voir que Maewenn et Missanges n'ont pu vivre leur relation que comme rivales. L'une et l'autre en ont souffert, et peut-être en souffrent-elles encore aujourd'hui. Il suffit pourtant de les connaître bien pour se rendre compte à quel point leur mère, qu'elle fut de leur sang ou non, leur a transmis des traits de sa personnalité complexe.

Elles sont toutes les deux pour moi des faces opposées d'une même pièce, qu'elles le veulent ou non, le lien indéfectible qui les unira toujours est Mirwen.
conclut-il.

On entendait au loin les cris des pêcheurs qui ramenaient leur embarcation au port, après une journée de labeur à cultiver l'océan.
Blotus1er a écrit:
blotus s'executa de bon coeur et prit place à coté de Peter ! Cherchant dans sa besace, il sortit une bouteille de prune qu'il lui proposa en souriant.

Elle vient de passer quelques heures dans l'eau fraiche, elle me servait d'appat ! ...Je les gate quand même les poissons, tu ne trouves pas ?
En tout cas, je crois qu'elle peut nous faire que le plus grand bien!



Peterpan31 a écrit:
[D'ailleurs, en parlant de ses filles, c'est un regret pour moi que de voir comme Maewenn et Missanges n'ont pu vivre leur relation que comme rivales. L'une et l'autre en ont souffert, et peut-être en souffrent-elles encore aujourd'hui. Il suffit pourtant de les connaître bien pour se rendre compte à quel point leur mère, qu'elle fut de leur sang ou non, leur a transmis des traits de sa personnalité complexe.

Elles sont toutes les deux pour moi des faces opposées d'une même pièce, qu'elles le veulent ou non, le lien indéfectible qui les unira toujours est Mirwen.

[b]Tes filles, oui ! je comprends ta tristesse, ce qui se passe là est bien dommage ! ..En tout cas tu peux en être fier, elles ont toutes les deux une personnalité hors du commun, et ce n'est pas donné à tout le monde !

Je connais bien Missanges, c'est une amie, je veux dire une vrai amie àvec qui je peux evoquer pas mal de chose ! Tu vois ! sans peur de son regard ou de son jugement. Quant à Mae c'est different, je la connais au fond pas beaucoup ! Mais elle dégage une force incroyable, et tout ça concentré dans un petit bout de femme !

On dit que le temps guerit de tout ! il faut esperer qu'un jour leur relation puisse evoluer. Qui sait !!


Je te dis ça, car je suis plutot de nature optimiste, et mon credo est ..le regarde en souriant... : les dificultés ça se surmonte et les verres ça se vide !! Voilà ce que j'ai appris ici à st pol !
Nos tavernes et les terrains de soule sont des lieux de vie passionnants!
Peterpan31 a écrit:
Peter but à petites gorgée de la bouteille de Prune que Blotus avait apporté là, se disant que c'était bien du gâchis que de l'offrir aux poissons :

Trugarez, mon ami ! Je m'étonnais que nos eaux soient si poissonneuses depuis quelques temps, et tu m'en as offert l'explication.

Sur un ton plus grave, il reprit :
Tu sais, je t'envie d'être toujours d'humeur égale en toutes circonstances, ou presque, de prendre ta vie comme elle vient, alors que pour beaucoup elle devient parfois plus un fardeau qu'un présent.

Cet optimisme, s'il est de famille, est un bienfait. Je crains de n'avoir pas été doté du même bagage car peu de fées, au fond, ont dû se pencher sur mon berceau, si tant est que j'en ai eu un, au jour de ma naissance.

Un jour, il faudra que je te conte comment je suis arrivé ici, comment j'ai été "adopté" par Kastell Paol...

Fit Peter en regardant la bouteille presque vide d'un air désabusé.
Blotus1er a écrit:
Peterpan31 a écrit:

Cet optimisme, s'il est de famille, est un bienfait. Je crains de n'avoir pas été doté du même bagage car peu de fées, au fond, ont dû se pencher sur mon berceau, si tant est que j'en ai eu un, au jour de ma naissance.

Sur ces mots blotus s'assombrit à son tour. De douloureux souvenirs remontaient à la surface ! les mains moites, il serra le medaillon qu'il portait autour du cou.
Puis derriere un petit sourire de facade s'adressa à peter

Peter, vas y, racontes moi; dis moi un peu comment tu es arrivé à st pol?
Peterpan31 a écrit:
Un amas nuageux se formait peu à peu, couvrant d'un voile sombre la ville de Saint-Pol-de-Léon. Un vent de mer montait peu à peu du large. Sternes et mouettes volaient bas en poussant des cris perçants.

Peter frémit légèrement et, prenant une profonde inspiration, entreprit de répondre à la question de Blotus :


Je suis né bien loin d'ici, il y a quarante ans environ - car mon état-civil est très approximatif - dans un Comté à présent ami de la Bretagne : l'Artois.
Je n'ai connu ni ma mère, ni mon père. Je fus recueilli comme bon nombre d'orphelins, dans un asile pour jeunes enfants tenu par des bonnes soeurs. J'y ai passé mes jeunes années, sans souffrance véritable, si ce n'est l'absence d'affection d'une famille. Les seigneurs des terres où je vivais, près D'Azincourt, avaient pour habitude de trousser les jeunes paysannes qui se trouvaient sur leurs chemins. C'est pourquoi, à l'orphelinat, nous nous considérions presque comme des frères, tous autant que nous étions, des enfants perdus.
Peut-être ai-je du sang bleu dans les veines sans le savoir ?
lança Peter à Blotus, en riant.

Bref, à dix ans, on nous mettait dehors car il nous fallait à présent gagner nous même notre pitance et notre gîte. La plupart faisaient en sorte de s'engager ici ou là, comme garçon de ferme, en espérant plus tard, être embauché comme valet ou écuyer chez un noble seigneur ou un riche érudit.

Cette fois, la chance fut avec moi ...
poursuivit Peter, en laissant en suspens ces derniers mots.
Blotus1er a écrit:
blotus sortit de sa besace une deuxième bouteille de prune !

Il ecoutait attentivement le recit de Peter. Il avait le sentiment de découvrir cet homme mais pas son histoire.
Cette histoire, etait dure et cruelle comme pour celle de bon nombre de gosses laissés là dans un total denuement. Et c'etait aussi un peu la sienne.
Les paroles de Peter renvoyaient blotus à ses propres souvenirs.

le regard fixé sur l'ocean, blotus ecoutait, quand Peter marqua une pause !


blotus se retourna alors et lui demanda :

laisse moi deviner pour cette chance, tu es arrivé ici à st pol ? tu as fais une rencontre ?

puis ajouta en riant

tu as découvert les collants verts ?
Peterpan31 a écrit:
Ne percevant pas le trouble de Blotus, la dernière question fit sourire Peter :

Ah ! ces fameux collants verts ! Oui, il faut que je te dise pourquoi je les porte depuis si longtemps ... mais avant cela, que te dise comment un événement a priori tragique fut effectivement celui qui bouleversa ma vie et me conduisit ici.

Je devais avoir douze ou treize ans à l'époque et, après avoir erré quelques temps d'une place à l'autre, je fus embauché pour m'occuper des porcs d'un seigneur qui possédait plusieurs métairies dans les environs. Une tâche peu ragoûtante, mais peu m'importait. Les hommes, fussent-ils nobles de sang, ont parfois la crasse plus indécrottable qu'un cochon, crois-moi !
Ainsi passèrent quelques mois, dans la puanteur et les immondices, mais aussi le sang et les viscères lorsqu'il me fallait saigner l'un des animaux dont j'avais la charge. C'est à ce moment que j'appris à tuer proprement, ce qui ne me fut pas inutile, plus tard, sur les champs de bataille !

Et puis, un jour, le Seigneur s'en vint visiter notre métairie, car il n'était point venu depuis bien longtemps, afin de s'assurer que ses gens travaillaient correctement à son profit. Ce jour-là, il ne vînt pas seul, accompagné qu'il était de son unique fille, Bellissende. La prunelle des yeux de son père, qui la couvait du regard à chaque instant. En entrant dans la cour, où nous nous tenions tous en rang, tête basse, et calottin dans les mains, il dit en descendant de monture :


Voyez, ma fille, comme nos gens nous accueillent. Ils nous estiment car nous les traitons bien, voilà tout ! Je m'en vais causer au métayer, restez sise là où vous êtes. Fît-il en désignant le cheval qui portait la jeune princesse.

Bien Père.répondit-elle, d'une voix cristalline.

Je me gardais bien de lever la tête car je savais que du discours aux actes, il y avait un pas qui pouvait me mener aisément à être châtié. On m'avait prévenu de ne point regarder ni le seigneur, ni sa fille, que cela serait considéré comme offense de la part du vermisseau que j'étais.

Mais le vent s'en mêla. La faible bise qui souffla suffit à dénouer des cheveux de la jeune fille un ruban blanc qui s'envola doucement. le sort voulut que ce ruban retombe à mes pieds.

Sans réfléchir, je le ramassai, m'avançai de quelques pas pour le rendre à sa propriétaire et, alors que je m'apprêtais à tendre l'objet perdu, je me figeai devant le visage et le regard de la belle que je venais de croiser. Tout était magnifique et pur en elle ! Ses yeux, d'un bleu profond, son teint d'une blancheur divine, ses cheveux d'un blond lumineux, son visage aux traits si fins et délicats...

Mais un cri me fit reprendre mes esprits :
attrappez ce garnement, qu'on le pende sur le champ ! Regardez comme ce souillon a fait peur à ma fille !

Il était vrai qu'horreur et dégoût se lisait sur le visage de celle-ci. Et j'étais manifestement, avec mon apparence et mon odeur, la cause de cette intense frayeur qui enlaidissait la figure de celle que je trouvais si belle un instant auparavant.

On me saisit, désarçonné, je me laissai faire tel un pantin, et s'il n'y avait eu l'intervention du métayer, ma foi un brave homme !, je crois bien que les corbeaux auraient eu tôt fait de picorer mes yeux de pendu dans l'heure !

Le châtiment fut tout de même douloureux. Je fus fouetté jusqu'au sang. Et, le lendemain, les chairs à vif, le coeur en miettes, je fus sommé par le maître des lieux de disparaître à jamais.

J'ai marché vers l'Ouest, longtemps, car c'est là que le soleil se lève. Je pensais, à juste titre, qu'il n'y avait pas de meilleur endroit pour recommencer une vie. Mes pas, après maintes pérégrinations, me menèrent à Kastell Paol. Ici.


Conclut Peter en faisant un large geste évocateur de la main.
Blotus1er a écrit:
Je suis admiratif de ton parcours et que tu te sois sorti de tout ça ! Ce seigneur aurait mérité, lui, de finir sur ce gibet. Mais Aristote reconnaitra les siens, et si'l ne le fait pas qu'il aille au diable !

blotus sentait monter la colère en lui, puis se reprit !

Excuses moi Peter ! .....Ta destinée a donc voulu que tu viennes ici à st pol, comme moi d'ailleurs, même si contrairement à toi, j'ai toujours su que je devais y revenir un jour.

Blotus regarda Peter...

Que s'est il passé alors une fois à st pol ? J'ai le sentiment que tu fais plusque parti de st pol, que ta vie comme celles de quelques autres est intimement liée à l'histoire de notre village. Alors savoir que Peter est arrivé un jour ici sans rien, c'est vrai que j'ai un peu de mal à le concevoir !
Peterpan31 a écrit:
Un insant, à la question de Blotus, le regard de Peter se teinta de mélancolie. Il ajouta brièvement :

Lorsque je suis arrivé ici, j'ai véritablement trouvé une famille. Cela peut paraître caricatural de dire cela, mais c'est la vérité. Le jeune garçon que j'étais a grandi sous la coupe bienveillante de plusieurs de nos chers disparus, Papy Vampi, bien sûr, Mat l'ancien, Liig, qui accueillait merveilleusement chaque nouvel arrivant, et puis Ahestar, Laroz, Valuu, Lhotse Shar, cette chère Mirwen déjà, ... sans oublier Amal, en l'honneur de qui je décidai bien vite de m'affubler des collants qui ont la couleur de sa grenouille Gwerig.

Ils ont tous contribué à faire ce que je suis aujourd'hui. Quels que soient leurs qualités, leurs défauts, j'ai un profond respect pour eux, qui sont l'origine de Saint-Pol. J'ai ensuite repris le moulin de la veuve d'un minotier qui venait de décéder et n'avait pas laissé d'enfants, c'était la Veuve Kerdren. D'où le nom que je porte et celui de mon moulin.

En parallèle, comme tu le sais j'ai rendu service à différents niveauxdans les conseils municipaux, et maintenant avec Joeboy et Kurios, nous voici les "patriarches" de ce village, et le seul rôle qui m'oblige est de défendre les valeurs de liberté et de solidarité qui doivent à jamais régner ici, comme le dit si bien notre devise.

Je suis redevable à vie à Kastell Paol et à la Bretagne. Seul leur intérêt compte pour moi, avant toute chose.

Voilà, j'arrête là au risque de t'ennuyer par mes babillages de vieux gâteux... Ah si, un conseil : te souhaiter d'avoir la même chance que moi, celle d'avoir connu deux amours dans ma vie, bien différents à vrai dire, mais néanmoins très forts l'un et l'autre : car avant Mirwen, une femme tellement fascinante, il y eut cet amour d'adolescence, avec une jeune fille d'une pureté de coeur incomparable.


Mais le visage de Peter s'assombrit soudain : Et puis, la guerre est venue, nous a séparé de longs mois, malgré nos nombreux courriers ; à mon retour, elle était partie, disparue, envolée, pfffuit ! Il paraît qu'elle est morte, loin, là-bas, en France, je ne sais où. C'est tout ce qu'a bien voulu me dire son oncle - sa seule famille à ma connaissance - quand je suis venu m'enquérir de ses nouvelles, à l'époque. Je ne l'ai pas cherché car, si elle est partie, c'est qu'elle le voulait et j'ai respecté son choix, la mort dans l'âme. soupira l'homme à collants verts, avant de reprendre d'un ton plus gai :

Mais à parler ainsi, sans plus rien à boire, ma gorge s'est asséchée, et toi tu mérites bien que je t'offre quelques chopes ! Allons aux "Amis de la Prune", veux-tu ? Fit Peter en se levant. Et qu'entends-tu par cette phrase sybilline :
Citation :
j'ai toujours su que je devais y revenir un jour
Blotus aurait-il un secret inavouable à cacher !? ajouta t-il, filant un coup de coudes dans les côtes du Souleur Saint-Politain.
Blotus1er a écrit:
Peter s'etait livré à lui, il lui avait raconté son histoire, cette marque de confiance le touchait beaucoup. Aussi lorsqu'il lui demanda s'il avait un secret, blotus lui repondit...

Un secret inavouable, non je ne crois pas !! des choses dont j'ai du mal à parler, oui sans doute !
Parce que comme toi, je n'ai pas connu mes parents; Et cette plaie , je m'en rend compte est toujours ouverte !
Je crois qu'on peut pas guerir de ça, mais je m'efforce malgré tout de pas trop y penser.

Blotus se leva, puis faisant un effort sur lui même, décrocha le médaillon qu'il avait autours du cou et lui montra !

tu vois Peter, cette objet, c'est la seule chose que j'ai conservé de ma mére.

Un médaillon qu'un pretre m'a mis autours du cou alors que je devais avoir 5 ou 6 ans.
Il m'a simplement dit qu'il appartenait à ma mére, qu'elle etait morte le jour de ma naissance, moi qui croyait jusque là avoir été abandonné !
Ce ne fut pas le cas pour moi !
Quand j'ai appris cela, j'etais completement perdu.... Je perdais l'espoir de la revoir un jour, mais en meme temps, l'idée qu'elle ne m'avait pas abandonné allait me faire tenir.


Blotus marqua une pause et rattacha son médaillon....
Peterpan31 a écrit:
Un vent frisquet se levait à présent et le ciel s'assombrissait franchement.

L'océan, dont les rouleaux se faisaient entendre dans un grondement sourd, était seul témoin des deux amis qui libéraient des souvenirs enfouis, depuis bien longtemps.

Pourquoi ce jour, pourquoi en ce lieu ? Nul n'avait la réponse. C'était ainsi qu'Aristote avait sans doute voulu que les choses se fassent.

Observant Blotus qui triturait son médaillon nerveusement, Peter l'encouragea à poursuivre son récit :


Tout le monde ne peut naître dans le coton, nous le savons bien toi et moi.
Cependant, cette femme qui t'a engendrée, devait tenir à toi plus que tout, j'en suis sûr ...
Dit-il d'une voix douce, en regardant Blotus dans les yeux.
Blotus1er a écrit:
Peterpan31 a écrit:

Tout le monde ne peut naître dans le coton, nous le savons bien toi et moi.
Cependant, cette femme qui t'a engendrée, devait tenir à toi plus que tout, j'en suis sûr ...

Oui, je le pense aussi !! je n'ai jamais eu aucun doute là dessus.

Puis regardant Peter,

Mais, je ne crois pas avoir répondu à ta question, pourquoi St pol ? pourquoi le destin m'a t'il conduit ici ?

Blotus montra à nouveau son médaillon, mais cette fois ci son revers.

Tu vois Peter, le blason de St pol apparait clairement. Ma mère etait bretonne et j'ai supposé qu'elle avait habité ce lieu, c'est pourquoi je suis venu ici. Je voulais vivre là ou elle avait vécu. Je voulais sans doute retrouver une partie de moi.

Apres toutes ces années, je dois dire que je ne regrette pas mon choix ! il règne ici une atmosphère qui me va bien, et st pol est magnifique.

Vraiment, je n'aimerai pas vivre ailleurs! Mais....

mais... il reste une part d'ombre, je ne sais rien de sa vie, de ce qu'elle a fait ...
J'ai une enorme difficulté à aborder ce sujet, peut etre la peur de la vérité ! Je n'en sais rien en fait !!


il etait peut etre temps de briser le tabou, cette conversation avec Peter c'etait une occasion unique, il avait confiance en lui, aussi blotus lui demanda...

Peut être l'as tu connu ?

Elle s'apellait Tarrha....
Peterpan31 a écrit:
D'un coup, mer et plage furent sans dessus dessous, un raz de marée envahit l'esprit de Peter, bien loin de ce moment de quiétude mélancolique qui existait quelques secondes auparavant. Les mots de Blotus résonnaient encore et encore dans son crâne :

Elle s'appelait Tarrha ...
Elle s'appelait Tarrha ... Tarrha ... Elle s'appelait .... Tarrha ...


Le sourire de l'homme à collants verts se figea, ses yeux s'arrondirent, il blémît et tenta de se relever, en chancelant.

Tarr...ha ...? parvint-il finalement à articuler.

Je ... je ..., Miss ... elle m'attend ... au Moulin ... ajouta t-il de sa voix qui s'étranglait. Rejoins-nous ... là-bas ... plus tard ...

Et, lâchement, il prit la fuite.

Il aurait pu lui dire là, maintenant, que oui, il avait connu une Tarrha. Que oui, il l'avait bien côtoyé même. Que oui, il l'avait aimé alors qu'il n'était qu'un jouvenceau. Et que, oui, ces sentiments avaient été partagés. Oui, oui, oui, un soir avant qu'il parte pour la guerre leurs corps s'étaient ouverts l'un à l'autre. ... Avant qu'elle disparaisse ...

Il aurait dû lui dire tout cela, pour répondre à ses questions. Mais il n'en avait pas eu le courage. Il avait fui, mais il savait alors qu'il regagnait son Moulin de Kerdren que son passé le rattrappait et qu'il ne saurait fuir bien longtemps, qu'il devrait lui faire face.
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Missanges

Missanges


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Sur la plage, des retrouvailles ( 21 Mar 1458 ) Empty
MessageSujet: Re: Sur la plage, des retrouvailles ( 21 Mar 1458 )   Sur la plage, des retrouvailles ( 21 Mar 1458 ) Empty16/4/2010, 04:31

Blotus1er a écrit:
blotus etait resté ,là, avec son sac qu'il venait de vider et Peter qui partait précipitement ....Que se passait t'il ? Un trouble l'envahit, indéfinissable. Il avait le sentiment que quelque chose d'important se passait, mais quoi ?

Peter etait à st pol depuis longtemps et manifestement le prénom de sa mére l'avait fait réagir !!

Apres la surprise du départ de Peter, blotus n'avait plus de doutes, Peter l'avait connu , c'etait une certitude !!!

il se rememorait sa derniere phrase :


rejoins nous .... plus tard !!


devait 'il y aller ? cette invitation en d'autres circonstances, il l'aurait accepté sans hesitér. Mais cette fois ci, blotus ne savait quoi faire, il pressentait qu'une partie du voile allait se lever...
Blotus1er a écrit:
blotus s'engagea sur le chemin du retour, le vent soufflait de plus en plus fort et des nuages apparaissaient, il fallait hater le pas !

le sable sous les pieds laissait maintenant la place au sol caillouteux, et tout en marchant , il revivait ce dernier instant avec Peter.


Et si sa réaction n'avait rien à voir avec ma mére !!!
Et si au contraire, cela avait un rapport !! arf !!!


jamais blotus n'avait vu Peter ainsi , il etait devenu livide.

Sa décision etait prise, il irait chez lui, mais il laisserait passer la nuit !
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